vendredi 7 avril 2017

CÔTE ETUDES - L'IMAGE DE LA FEMME DANS "ANTIGONE"





  L'IMAGE DE LA FEMME DANS "ANTIGONE"






(Cet article fait partie du No 2 de « Renaissances ». Vu son intérêt, nous le reproduisons dans ce numéro)
Antigone est une pièce de théâtre écrite par Jean Anouilh. Elle est au programme de français de la 1 ère année du cycle bac. Déjà, le titre de la pièce est un prénom féminin. L’importance de cet élément ne se dément pas  dans la suite de la pièce.   En effet, le nom d’Antigone intervient 194 fois dans la pièce, ce qui est énorme pour une œuvre de 123 pages!                 
Les personnages féminins qui interviennent sont au nombre de trois : l’héroïne, sa sœur Ismène et la nourrice. Un autre personnage est présent mais il n’apparaît jamais sur scène : c’est Eurydice, la femme de Créon. La mère d’Antigone, aussi, est citée. Elle s’appelle Jocaste et elle n’est citée dans la pièce que par son rôle de mère.
Quelle est  l’image de la femme que ces personnages donnent quand on lit la pièce? A notre avis cette image n’est pas unique. Il y a plusieurs images et elles varient selon les rôles que les personnages jouent ainsi que selon les différents moments de leurs interventions dans la pièce.




1 – L’image de la femme-mère : Jocaste  paraît être une mère sévère en ce qui concerne la bonne éducation de ses enfants. Ainsi la nourrice a peur d’elle, même après sa mort, quand elle surprend Antigone à son retour de sa première sortie. («  Vieille bête (…) tu n’as pas su me la garder pure »), page 19. Quant à Eurydice, l’autre personnage-mère de la pièce, elle est restée effacée dans la pièce : Dans le prologue, elle tricote et « tricotera pendant

toute la tragédie ». Son unique rôle est d’élever son fils puisque «elle n’est d’aucun secours à son mari » (page 11). C’est une vraie femme de foyer car, à la page 121, le chœur nous apprend  que c’est une femme très soigneuse dans ses activités : elle a attendu de terminer sa rangée de tricot avant d’aller se tuer et sa chambre est décrite comme une chambre très soignée (odeur de lavande, petits napperons brodés, cadres de peluche). Elle est aussi une femme généreuse et charitable qui aide les Moi pauvres (« Les pauvres auront froid cet hiver » parcequ’elle ne tricotera plus pour eux »). Ces deux personnages donnent une image traditionnelle de la femme : quand elle est mère, c’est une femme au foyer, discrète, silencieuse, soumise, qui accepte la supériorité de l’homme sans se plaindre et dont l’unique mission dans la vie est de s’occuper du foyer et de veiller à la bonne éducation de ses enfants. 
2 – L’image de la femme-rebelle : Cette image est incarnée par une partie des comportements de l’héroïne. Antigone avait dés son enfance « un sale caractère » (page 20) et une dure tête (page 16). Mais, une fois l’âge adulte atteint, ce caractère entêté s’est transformé en rébellion. Beaucoup de ses interventions témoignent de ce caractère tout au long de la pièce. Nous en citerons certains : page 78 :    « Moi, je n’ai pas dit « oui » (…)je peux dire « non » encore à tout ce qui ne me plait pas», page 82 «  Je suis là pour vous dire non», page 94 « Pourquoi veux-tu me faire taire ? Parce que tu sais que j’ai raison ?(…) Tu sais que j’ai raison, mais tu ne l’avoueras jamais ». Mais ? contre quoi est ce que cette héroïne attachante se rebelle? Tout d’abord, contre ce qu’elle considère comme une injustice,  celle  du roi Créon qui a enterré Etéocle avec les honneurs et qui a, en même temps, dicté une loi qui laisse Polynice, son autre frère, abandonné aux corbeaux et sans funérailles, en interdisant qu’on l’enterre sous peine de mort. Elle se rebelle aussi contre les règles qui sont utilisées pour gouverner. Cela se voit dans son long dialogue avec Créon (pages 65-96), quand elle refuse les explications données par ce dernier pour la dissuader d’aller jusqu’au bout de son geste de rébellion. Créon lui dit que «  pour que les brutes que je gouverne comprennent, il faut que ça sente le cadavre de Polynice dans toute la ville pendant un mois ». Elle refuse catégoriquement cet argument et lui répond plus tard : « Qu’est ce que vous voulez que cela me fasse, à moi, votre politique, votre nécessité, vos pauvres histoires». On comprend par ça qu’elle refuse cette manière de gouverner utilisée par Créon : mentir pour faire peur et pouvoir continuer à régner ! Mais elle va plus loin encore, elle se rebelle contre toutes les règles  qui poussent l’être humain à faire des concessions pour pouvoir vivre   heureux.  Ainsi, elle affirme p92 « Quelles pauvretés faudra-t-il qu’elle fasse elle aussi, jour après jour, pour arracher son lambeau de bonheur? Dîtes, à qui devra-t-elle mentir, à qui sourire, à qui se vendre ?». Ce passage montre qu’elle refuse les conformités, les obligations mensongères et les règles de la vie sociale. Elle refuse ce marché ou ce chantage et cherche un bonheur pur, un bonheur qu’on peut avoir sans devoir le salir par des mensonges. D’autre part, à l’image des associations qui militent aujourd’hui au Maroc et ailleurs, elle se bat pour la liberté, pour plus de liberté et d’autonomie ». (« Moi, je peux dire non à tout ce que je n’aime pas et je suis seul juge »). Ce qui étonne dans, cette pièce, c’est que, c’est le personnage le plus faible physiquement    (voir l’illustration dans la couverture) qui se rebelle. Ceci le rend pathétique.
3- L’image de la femme-femme : Par « femme-femme », nous voulons parler d’une femme normale, une femme qui pense à mener une vie normale, à s’amuser, se marier et avoir des enfants sans pour autant être obligatoirement soumise. Deux personnages représentent ce genre de femmes, deux personnages qui s’opposent dans la pièce. Il s’agit tout d’abord d’Ismène, une fille qui a peur de souffrir (« Et souffrir ? il faudrait souffrir, sentir que la douleur monte, qu’elle est arrivée au point où on ne peut plus la supporter », page 27) ; c’est une fille belle,  coquette et féminine (« rose et dorée comme un fruit », page41). Elle est aussi séduisante et aime la compagnie des hommes (« Ismène riait aux éclats, là-bas, au milieu des autres garçons » page 10). Elle est aussi réaliste car elle dit page 26 : « Il (Créon) est plus fort que nous, Antigone. Il est le roi et ils pensent tous comme lui dans la ville ». Elle aime aussi la vie quand elle dit à sa sœur : «  tu n’as donc pas envie de vivre, toi?». Chez Ismène, ce côté « femme-femme » s’accompagne aussi d’un côté femme traditionnelle qui pense qu’elle n’est pas l’égal de l’homme et que la  femme n’est pas assez intelligente pour décider elle-même de son destin et de sa vie. En effet, elle affirme, page 29, « C’est bon pour les hommes de croire aux idées et de mourir pour elles. Toi, tu es une fille». Contrairement à ce qu’on pourrait penser, Antigone, elle aussi, est « femme-femme » à certains moments de la pièce. Le passage qui exprimerait    peut-être
le plus ce côté de sa personnalité est son dernier dialogue avec son fiancé Hémon avant d’aller couvrir le corps de Polynice pour la deuxième fois. Entre la page 37 et la page 44, une autre Antigone est en face de nous : coquette au point d’aller voler la robe et le rouge à lèvres de sa sœur pour se faire belle, sensuelle aussi au point de demander à Hémon de la serrer très fort et même au point d’avouer qu’elle s’était faite belle pour partager son lit, ce soir-là, bien avant le mariage. Elle assure aussi qu’elle aurait aimé avoir un garçon, et qu’elle aurait été pour lui une mère « plus sûre que toutes les autres mères du monde ». Le fait qu’elle emploie le conditionnel passé montre qu’au fond d’elle même, c’est cette personnalité qui est la plus souhaitée, la plus désirée car elle est la plus regrettée et celle qu’elle ne pourra jamais vivre.
Comme on le voit, Cette pièce ressemble à ce qui se passe aujourd’hui au Maroc en ce qui concerne les droits de la femme. Deux courants s’opposent : l’un veut la garder à la maison, sans libertés réelles et l’autre veut lui donner sa liberté, plus de liberté, beaucoup trop de liberté aux yeux du premier courant. Mais il faut souligner que dans       cette     pièce, Hémon et Créon, les deux principaux personnages masculins de la pièce ne nous semblent pas très anti-liberté de la femme. Hémon est même, à notre avis, un fiancé modèle, un homme modèle car il respecte sa fiancée et ses volontés et surtout, il sait l’écouter, avec respect et sincérité.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                            
                     Samiha Bakkali.

            Boutaïna Ismaïli Alaoui.
 
 PROVERBES

*Le mensonge te rend service pour un jour, la vérité pour toujours.
*Le bonheur n’est pas un objet à posséder. C’est une qualité d’esprit, un état d’âme.
*Il vaut mieux parfois être fou avec tous que sage tout seul.
*Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir achevé.
           

  Souriez

Un monsieur souffrant d’une grave maladie a consulté toute une foule de médecins, et il a été toujours déçu. A la fin, en désespoir de cause, il va chez un guérisseur. Une fois dans le cabinet, il le fait asseoir en face de lui et lui dit : «  Regardez-moi bien dans les yeux. Top ! voilà vous êtes guéri ! ». Alors, le patient lui dit : « Regardez-moi bien dans les yeux ; Top ! voilà, vous êtes payé ! »
              



0 commentaires:

Enregistrer un commentaire