L’équipe
de rédaction de « Renaissances » nous a demandé d’aller voir un
nouveau film marocain qui a beaucoup de succès « Les chevaux de
Dieu ». C’est notre deuxième mission cinématographique. Nous avons
retrouvé avec grand plaisir cette belle salle de cinéma située en plein
centre ville
de Meknès : vous la connaissez, c’est la salle du cinéma Caméra. Cette
fois, il y avait beaucoup de monde : la salle était presque entièrement
pleine. En tant que grands amateurs du 7ème art, nous en étions
heureux. Malheureusement, il y avait beaucoup de bruit : les bavardages
entrecoupés par l’inévitable « crac crac » des pépites qu’on casse
entre ses dents. Heureusement, après quelques minutes, tout est devenu silencieux :
le générique du film était lancé.
Ce film a été réalisé par Nabil AYOUCH,
réalisateur engagé qui avait déjà sorti « Ali Zaoua »( avec Saïd
Taghmaoui svp), film traitant du phénomène des enfants des rues. Cette fois,
son projet était de donner sa vision du
problème tragique du terrorisme au Maroc. Il a pris l’événement du 16 mai 2003
qui a fait 41 victimes et une centaine de blessés comme référence et s’est
penché sur la vie de ces terroristes, tous jeunes casablancais issus du même
bidonville. Il a décrit leur vie depuis l’enfance jusqu'au jour de leur mort.
Il a choisi le titre «les chevaux
de Dieu » parce que les terroristes croient qu’ils sont les chevaux
de Dieu sur terre.
Comme pour « Ali Zaoua », Nabil
Ayouch a baigné pendant longtemps (deux ans et demi) dans l’environnement des
terroristes, le CARIANE SIDI MOUMEN, bidonville très connu par sa pauvreté
extrême et son taux de criminalité très élevé. Il a aussi pris cet
espace comme décor réel du film.
Son réalisme va jusqu’à choisir les acteurs principaux parmi les habitants de
ce quartier.
Les acteurs avec le réalisateur au centre
Ces acteurs Abd El Hakim RACHID et Abd El Ilah RACHID et les autres étaient des jeunes qui faisaient du théâtre amateur dans les « maisons des jeunes » des environs. Comme pour Ali Zaoua, son pari est gagné et ces acteurs amateurs ont joué comme des professionnels. Ils ont su donner au film une sincérité que des acteurs habitant ailleurs n’auraient pas pu donner. Cela permet au spectateur de croire plus facilement l’histoire qui se passe sur l’écran devant ses yeux et de « rentrer » rapidement dans le film. Le rythme de la narration était fort malgré des petites répétitions comme la scène des petits garçons en train de jouer au foot-ball. Cette scène a été répétée deux fois sans but à notre avis (quand ils étaient petits et quand ils sont devenus jeunes).
Ces acteurs Abd El Hakim RACHID et Abd El Ilah RACHID et les autres étaient des jeunes qui faisaient du théâtre amateur dans les « maisons des jeunes » des environs. Comme pour Ali Zaoua, son pari est gagné et ces acteurs amateurs ont joué comme des professionnels. Ils ont su donner au film une sincérité que des acteurs habitant ailleurs n’auraient pas pu donner. Cela permet au spectateur de croire plus facilement l’histoire qui se passe sur l’écran devant ses yeux et de « rentrer » rapidement dans le film. Le rythme de la narration était fort malgré des petites répétitions comme la scène des petits garçons en train de jouer au foot-ball. Cette scène a été répétée deux fois sans but à notre avis (quand ils étaient petits et quand ils sont devenus jeunes).
Nabil AYOUCH a insisté sur la relation qui
existe entre les jeunes terroristes et le milieu dans lequel ils vivent, milieu
où le quotidien n’est que marginalité, haine et violence, la violence, la seule
voie pour arriver à survivre. Cet environnement a fabriqué des jeunes qui
rejettent la vie et font des actes inadmissibles. Nabil insiste aussi sur
l’analphabétisme, la pauvreté et l’absence d’espoir qui règnaient dans ce
quartier. Ceci, rend ces personnes fragiles et permet aux chefs terroristes de les
exploiter facilement et de les transformer en terroristes qui font beaucoup de
mal à leurs concitoyens. Nabil Ayouch veut nous montrer que le seul responsable
du fait de rendre l’être humain une bombe mouvante, c’est la société !
Une scène du film
On a adoré la scène de la fin du film où les frères et leurs amis, après le début de leur entrainement à commettre leur acte barbare, sortent de la camionnette et commencent à jouer comme des petits enfants. On a adoré aussi la dernière scène du film où les deux frères et leurs amis passent devant le cabaret: quand l’un des deux amis change d’avis et s’enfuit alors que les autres rentrent pour tout faire exploser. Cette hésitation et ce changement d’avis montre que ces jeunes sont manipulés et incapables d’être conscients de ce qu’ils font réellement. Cette scène montre aussi qu’on peut les récupérer. Ils sont aussi des victimes selon Ayouch. D’ailleurs, l’affiche montre le terroriste quand il était enfant, c'est-à-dire un être innocent et facile à manipuler.
On a adoré la scène de la fin du film où les frères et leurs amis, après le début de leur entrainement à commettre leur acte barbare, sortent de la camionnette et commencent à jouer comme des petits enfants. On a adoré aussi la dernière scène du film où les deux frères et leurs amis passent devant le cabaret: quand l’un des deux amis change d’avis et s’enfuit alors que les autres rentrent pour tout faire exploser. Cette hésitation et ce changement d’avis montre que ces jeunes sont manipulés et incapables d’être conscients de ce qu’ils font réellement. Cette scène montre aussi qu’on peut les récupérer. Ils sont aussi des victimes selon Ayouch. D’ailleurs, l’affiche montre le terroriste quand il était enfant, c'est-à-dire un être innocent et facile à manipuler.
Le
film nous donne une morale : il faut essayer de comprendre en analysant la
réalité. Le metteur en scène jette un regard différent et arrive à nous
convaincre qu’il a raison, grâce à sa maîtrise des techniques de cinéma, son
courage et son intelligence. Courez voir ce film, vous apprendrez beaucoup et,
sans doute, comme nous, vous changerez votre vision de ces événements sanglants
qui nous ont tous fait mal, très mal.
Mohamed Lakhmassi, Nor Eddine Labchiri.
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