jeudi 6 avril 2017

GRAINES D'ECRIVAINS II



UN MATCH AU SOMMET



Samedi 17 décembre 2012
A 9H17, j’ai annoncé en public dans la classe et pendant le cours de Français que j’allais partir à Rabat, moi aussi, pour encourager mon équipe  chérie, le CODM lors de son match de finale de la coupe du trône contre le MAS. Mon prof de Français a su cela et m’a demandé de faire un petit reportage sur ce voyage. J’ai accepté avec plaisir. On venait de corriger un devoir surveillé de production écrite dont le sujet était de rédiger une page de journal intime. J’ai décidé donc de m’en inspirer pour ce travail de journaliste sportif !
A 10H34, je suis à la maison avec mes cousins. On se prépare à partir. On avait convenu d’attendre mon père ensemble chez nous. Blagues, rires sans jamais nous arrêter de manger…
A 11H15,  la route est pleine. Plusieurs autocars aux couleurs blanc et rouge passent devant nous. Les supporters du codm chantent « dima dima codm ». Je chante avec eux le temps de leur passage.
A 12H05 , nous arrivons à Rabat. Nous cherchons une  pizzeria pour manger parce que nous avons faim. Nous trouvons « El Barrio Latino » (quartier latin en espagnol ). C’est un restaurant espagnol qui se situe dans le quartier Agdal, à 10 minutes a pied de la gare Agdal .
Je prends une pizza fruits de mer et un coca. Après, nous allons au complexe sportif My Abdellah .
A 14H30 ,On arrive au stade, une foule nombreuse se bouscule  au guichet du stade pour acheter un billet. J’ai peur et en même temps je suis très heureux  comme Si Mohamed dans le chapitre quand il a revu son père à la fin du roman. Nous rentrons facilement sans être inspectés par les agents de sécurité. En fait, la police inspectait les émeutiers, ce qui n’est pas notre cas, surtout mon père.
A 14H47, nous voilà assis sur de jolis bancs bleus. C’est un moment spécial que ce moment d’attente de l’entrée des équipes. Les responsables de la sécurité ont séparé les supporters des deux équipes. C’est peut-être mieux ainsi car certains me semblent dans un état bizarre, drogués !
A 16H05 , les joueurs commencent les mouvements d’échauffement puis A 16h15min le match commence.
A la 8ème minute  min, le Mas marque un but par un joueur brésilien. C’est dur pour moi. Un silence de cimetière gagne toute la partie réservée au public meknassi. Le public fassi, lui, crie et danse. Le résultat ne changera pas pendant le reste de cette mi-temps.
La deuxième période débute avec les joueurs du Codm en colère et prêts à tout pour marquer ! Je suis très malheureux  car toutes leurs tentatives n’ont rien donné !  A chaque tentative, mon cœur « tinte ». Chaque tentative de nos joueurs finit par un « ouuu » de déception de la part du public ismaÏlite.
A 10 minutes de la fin du match, nous sortons  afin d’éviter l bousculade .
A 17H45, les supporters du MAS, qui n’ont pas pu rentrer, nous jettent des pierres . Ils font ça car ils ont vu que nous portons des bonnets et des cache-cols rouges. Le pare-brise arrière est touché : une belle étoile le décore… Mon père essaie d’accélérer mais, il y a trop de monde. Quelques policiers font ce qu’ils peuvent mais, les supporters, des adolescents surtout, sont trop nombreux. Ils sont exités, dans un état second. Comprimés hallucinogènes comme on dit à la télé ?
J’ai peur et j’insulte. J’ai envie de sortir pour leur régler leur compte à ces … Mais mon père me demande de me calmer.
La police a crée un passage protégé. Nous le prenons au milieu des cris de joie des fassis et des actes violents de certains autres supporters des deux équipes.
A 19H14, en retour nous prenons notre dîner dans l’aire de repos de l’autoroute.
A 22h, nous arrivons dans la ville du Codm . Le temps était nuageux comme nos âmes choquées par  attristées par le résultat du match et, surtout, choquées par les violences qui l’ont suivi.
Maintenant je suis chez moi. Je suis très fatigué , je prends ma douche. Je téléphone à ma cousine et je lui parle de notre « aventure ». Je lui dis aussi que j’ai filmé certaines parties du récit que je lui avais fait et je lui promets de les lui montrer.
Emission foot à la télé. On parle du match et surtout des violences. Je suis encore plus triste car le caméraman de la télé ne m’a pas filmé. Aucune trace de mon visage dans le reportage !  
Vécu par Wadie Bihkak
 Rédigé le 06 janvier 2012 vers 16h 55min.

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