CÔTE SANTÉ - LA CIGARETTE ET NOTRE LYCÉE

LA CIGARETTE ET NOTRE LYCÉE

Sûrement une première dans un lycée au Maroc : un sondage fait dans ce lycée, par des élèves de ce lycée,  au sujet d’un phénomène qui concerne beaucoup les jeunes, en général, et les lycéens en particulier. Un questionnaire a été élaboré avec l’aide de l'encadrant. On a veillé à ce que les questions soient claires et à ce qu’elles renseignent au mieux sur le rapport entre la cigarette et nos jeunes lycéens (voir la copie du questionnaire en fin d’article)). Pour plus de crédibilité, les réponses restaient anonymes et il n’était demandé aux élèves ni nom, ni classe. Un corpus de 143 élèves a été fixé.  A ce propos, nous remercions le nouveau directeur du lycée, lui aussi ex-grand-fumeur, de nous avoir fourni gratuitement les 100 copies du questionnaire. Pour plus de crédibilité aussi, les questions ont été rédigées en  Arabe. Enfin, Nous avons préféré limiter le corpus aux élèves des classes de terminale. Dans l’exploitation des résultats, vu le contexte culturel dans lequel nous vivons, nous avons préféré étudier le détail des résultats des garçons et des filles séparément.

Les questionnaires étaient donnés au responsable de chaque classe de 2^ème année baccalauréat pour être récupérés le lendemain. La participation était volontaire et aucune pression n’a été exercée sur les élèves pour répondre ou non ou pour répondre de telle manière ou telle autre. Le professeur et l’administration sont restés éloignés. Sur les 143 questionnaires distribués, 88 ont été remis dont  11 étaient nuls car ils contenaient des réponses contradictoires ou même rarement (2fois) des blagues. 77 questionnaires, 42 venant d’élèves de sexe féminin et 33 de sexe masculin, ont été exploités.

Concernant le nombre d’élèves fumeurs, on remarque un taux assez élevé chez les garçons. En effet, sur les 33 participants, 16 ont déjà fumé et surtout 7 fument régulièrement. Ceci fait un taux de 21,21%. En ce qui concerne les filles, 4 ont déjà fumé une fois sans jamais le refaire et une seule fume régulièrement, soit un taux de 0,42% ; Si on joint les deux résultats, on arriverait à la conclusion que 10,31% des élèves du lycée fument régulièrement.

Le cas de la seule fille fumant régulièrement est à étudier. Cette élève, âgée de 19 ans, fume depuis l’âge de 15 ans lorsqu’elle était au collège. Elle ressent le besoin de fumer quand elle est heureuse. Elle nie les méfaits de la cigarette et affirme ne pas vouloir arrêter. Pour les addictologues, ce sont les cas les plus difficiles à sevrer.

En ce qui concerne les garçons fumant régulièrement, remarquons tout d’abord que sur les sept, cinq affirment que leurs pères fument ou fumaient avant à la maison. Ceci témoigne de la responsabilité des pères dans ce phénomène : en banalisant le fait de fumer, ils participent à son renforcement. La moitié de ces fumeurs sont des petits fumeurs (moins de 5 cigarettes par jour) et ils ressentent le besoin de fumer dans les moments de bonheur. L’autre moitié (ou presque) fume plus de 10 cigarettes quotidiennement et ressent ce besoin pendant les moments d’énervement. Ceci conforte l’idée que fumer est un moyen de supporter les problèmes de la vie. Fumer donne aussi la sensation de n’être plus un enfant et d’être déjà un homme. Ces données sont confortées par leurs réponses à la question : Que ressentez quand vous fumez ? La même majorité d’élèves a répondu la confiance en soi, le calme et le plaisir !

 

              Abrar Bouzekri, Khadija Ben Alla, Mehdi Aouji, 
      Abdallah Ouakhmisse.
     Dessin de Ferdaous Drissi El Bouzaïdi