NOUAMANE LAHLOU
« LAMDINA L9DIMA »
Nouamane Lahlou est un auteur
compositeur interprète marocain. Né en 1965 à Fès, il a débuté sa carrière vers
la fin des années 70 dans un orchestre de musique Andalouse.
Après cette expérience, il se prend en charge et commence à composer des
chansons pour d’autres chanteuses ou à chanter lui-même ses propres
compositions. En 1991, il est choisi pour chanter à la maison de l’opéra au
Caire !
Ce CD, « lmdina l9dima », m’a beaucoup plu pour plusieurs
raisons. Tout d’abord, il traite de sujets qui nous concernent nous les
marocains et notre cher pays. Il parle des changements très rapides qu’il
connait et de leurs conséquences sur notre vie de tous les jours.
Par exemple, dans la chanson de « Wache 39alti 3la dike dare le9dima »
(te rappeles-tu de l’ancienne maison ?), il traite du thème de la
disparition des anciennes demeures de la médina, maisons qui représentent notre
mémoire. Il traite de ce sujet d’une
manière intelligente : il fait de l’auditeur son compagnon dans sa visite
de la médina et lui pose des questions à chaque lieu visité tout en le
décrivant : le four, la ruelle, la vieille maison... Il constate la disparition
des valeurs anciennes. Ainsi : le msid a laissé place à un immeuble, la
vieille maison qui réunissait une famille est maintenant divisée en studios… Le
chanteur constate avec tristesse ces pertes mais compte sur son fils et les
générations de jeunes pour les corriger. Il lui demande surtout de ne pas
oublier les passés de son peuple et de son pays.
Ces paroles sont chantées sur une mélodie lente et des arrangements de
musique simple avec des instruments traditionnels.
Une autre chanson ressemble à
celle-là. C’est « Chefchaouen ». C’est un hommage à cette ville. Elle
est chantée sur une mélodie jeblia. Mais dans cet hommage, il parle de
Chefchaouen surtout parce que c’est dans cette ville qu’il a vécu son premier
amour.
La chanson « Wehdani »
(solitaire) est un peu différente car il y parle de lui-même. C’est une vraie
chanson d’amour avec des arrangements modernes (boîte rythmique, batterie…). Il
se plaint de la solitude qu’il vit. Son seul compagnon est son luth.
Chanson de désespoir où il attend et espère que son amoureuse revienne et recommence
à l’aimer.
A notre époque, on parle beaucoup
de protection de la nature et d’écologie. Dans la chanson « lwad nachfe »
( la rivière asséchée), notre artiste aborde ce thème avec une grande
sensibilité. Personnellement, c’est ma chanson préférée. La mélodie est très
triste avec des instruments rares dans la musique marocaine : contre-basse
et guitare espagnole. Les paroles sont intelligentes et convaincantes. De plus,
il la chante d’une très belle manière qui nous pousse à croire ce qu’il raconte.
J’ai été agréablement surprise par
ce CD et ce chanteur que je considérais comme un chanteur démodé et pas pour
moi, jeune lycéenne, fille moderne. Je me suis trompée et vous vous tromperez
sûrement vous aussi, chers lecteurs, si vous ne l’écoutez pas. Il a un site
officiel où on peut écouter ses chansons gratuitement. Allez-y. Je vous jure
que vous serez surpris comme moi. C’est un grand artiste sincère.
Nabila
Bahoum
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