« Bienvenue dans mon
quartier »
J’habite
dans un petit quartier qui s'appelle Zahwa. Il est situé à la sortie de Meknès,
en direction d’El Hajeb. C’est un nouveau quartier. Là, habitent des gens appartenant à différentes classes sociales et
provenant de différentes régions du royaume. Voilà Mustafa l’épicier. Sa
boutique est un vrai souk : on y trouve tout : produits alimentaires,
parapluies, chaussettes, ballons… Sa devise est très simple : le respect
des clients et la gentillesse envers eux. Malheureusement, notre cher Mustapha
vit de mauvais jours à cause de cela. Il ne dort pas surtout à partir du
troisième jour de chaque mois. En effet, il a beaucoup de carnets qui
renferment les dettes de ses nombreux
clients fonctionnaires. Certains le paient
en retard et cela le rend fou. Mais sa gentillesse l’empêche de leur réclamer
son dû qui dépasse souvent les mille dirhams. Je l’aime beaucoup Ssi Mstapha.
Au dessus, habite l’oncle Ali. Quand il éternue, tout le quartier tremble. Le
pauvre, sa femme est morte
ça fait cinq ans, Allah y Rahmha. Il adorait sa défunte au point que, six mois après,
il en a épousé une autre qui s'appelle Fatima Jjblia. Jjblia parle beaucoup et se dispute toujours
avec lui sur des choses qui n’ont
aucune importance, mais, quand il compare son caractère tolérant et docile de son ex-épouse et quand
il la menace de divorce, elle se tait et lui demande pardon. J’adore ce couple
même si j’espère ne pas vivre, une fois marié, la même vie de couple qu’eux Là, dans l'interface, il y a Naïma. C’est une
demoiselle de 40 ans qui habite seule avec sa grand- mère. Elle élève deux
chats et on la voit souvent sur son balcon, tenant tendrement l’un ou l’autre
dans ses bras et le caressant. Brune et petite, elle est d’une grande
gentillesse et est toujours prête pour aider. Je n’ai jamais pu comprendre
pourquoi elle n’est pas mariée. Si j’étais plus âgé, je l’aurais épousée sans
hésiter. Je l’aime bien, sa grand-mère aussi. Juste en face, vit monsieur Lâzri
dans une très grande maison. Il a quatre sociétés qui fabriquent des produits
pour les voitures. Il a fait travailler dans ses ateliers quatre jeunes du
quartier. Il ne leur donne pas un bon salaire mais, il est très populaire, ici,
dans mon quartier. Je ne l’aime pas beaucoup, mais, puisque tout le monde
l’adore, je l’aime aussi.
Le
voisin de Lzâre, Lhajje Hmida, hajje malgré ses 35 ans, habite juste en face.
Il forme avec son épouse un couple discret avec quelques gosses dont deux
gentils et polis et… orphelins de leur père. Le maître de maison est mon oncle.
Il m’élève depuis la mort de feu mon père, paix à son âme. J’espère que tous
mes voisins m’aiment comme, moi, je les aime. Mouhsine Hamdouche
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