mercredi 5 avril 2017

SONDAGE







Sondage – 

Ce que pensent« les élèves du lycée » de la femme ...









Nous l'avons signalé dans la présentation, le plus important dans la célébration de cette occasion, ce sont les élèves car ce sont eux qui tiendront les rennes du pouvoir à l'avenir et surtout eux qui doivent y être associés afin d'être sensibilisés à une cohabitation respectueuse entre la femme et l'homme, loin de toute injustice avouée ou cachée. Les résultats de notre sondage attestent que cette sensibilisation est nécessaire et doit être faite d'urgence.
Le corpus a été difficile à former. En effet, la plupart des élèves ont refusé de répondre aux questions. Certains jugeaient que ce sujet n'en était pas un et qu'il ne méritait pas leurs réponses. D'autres trouvaient que tout était réglé d'avance dans ce domaine et que leur avis n’y changerait rien.
Les quatre journalistes qui ont procédé au sondage ont eu beaucoup de peine à "faire parler" 42 élèves, 21 garçons et 21 filles.
Pour les garçons, les tendances sont nettes et claires. 80% pensent que la femme a plus de droits qu'il ne lui en faut et qu'il faut tout faire pour les réduire au maximum. Leurs arguments étaient les suivants :
- la femme a pour place naturelle son foyer.
- elle est inférieure à l'homme dans "l'esprit" et "le respect de la religion" (ils se réfèrent à notre religion l'islam).
- la fille et la femme (modernes) font perdre à notre société, par leurs comportements immoraux,  ses valeurs millénaires 
- elle est la principale cause du chômage des hommes en volant leur travail. Certaines professions ont été citées dans ce sens : garçon de café, guide touristique, agent de sécurité...
- la femme est ingrate et renie toujours l'aide de l'homme.
- elle fait perdre à l'homme sa dignité et son "hommanité" ("roujouila").
- les femmes modernes non-mariées constituent une charge lourde pour notre société.
Ces arguments sont partagés en majorité par les 80% de garçons et les 25% de filles. En affinant les réponses, nous sommes arrivés à la conclusion que le fait de porter ou non le voile n'expliquait pas les prises de position des filles. Bien au contraire.
D'un autre côté, les 20 % de garçons et les 75% de filles favorables aux droits de la femme ont avancé les arguments suivants :
- la femme est l'égal de l'homme car elle a les mêmes aptitudes physiques et psychiques que lui.
- elle est la moitié de l'homme et sans elle, il ne peut vivre. Beaucoup ont avancé le proverbe arabe suivant : " derrière tout grand homme vous trouverez une femme".
- l'homme ne peut vivre sans la femme, il doit tout faire donc pour que cette vie à deux se passe bien.
- la femme supporte plus et mieux les difficultés de la vie. Elle est plus combative que lui et, de ce fait, sa présence dans la famille assure sa pérennité et sa stabilité.
- la femme, à l'école, a les mêmes droits que l'homme. Elle doit donc avoir les mêmes droits que lui dans le prolongement de ses études : le travail.
Certains élèves (14) appartenant à cette catégorie ont manifesté leur refus et leur condamnation du comportement de certains professeurs, pas nombreux heureusement, qui interdisent aux filles de se mettre dans la même table que leurs camarades garçons et qui même, pour l'un d'entre eux, obligent les filles à s'asseoir derrière et les garçons devant car "un mâle (« dkr ») ne peut apprendre quand il a une fille (« ntwa ») devant lui". Bizarrement, des élèves de ces mêmes professeurs, appartenant à la première catégorie, leur donnent raison et trouvent cette règle légitime et normale.
Certes, ce sondage au corpus très réduit ne prétend pas refléter ce que pensent les élèves de ce lycée ou les élèves marocains de la situation de la femme dans notre pays. Mais, de l'avis des journalistes, il signale le travail énorme qui reste à faire pour changer les mentalités des hommes et des femmes du Maroc de demain. Ce travail, tout le monde doit y participer : responsables, société civile, professeurs... Nous espérons que les prochaines célébrations du 8 mars, cibleront essentiellement ce public et veilleront à ce qu'il soit sensibilisé.

Khadija Ben Allah, Abrare Bouzekri, Mehdi Awji, AbdellahOukhmis

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