mercredi 5 avril 2017

CÔTE CINEMA - ZERO






Sur décision du rédacteur en chef de notre journal, c’est avec joie, mais aussi une certaine peur, que samedi 5 janvier 2013, nous partîmes au cinéma Caméra dans le  but de voir un film et rédiger un article à son sujet. Le cinéma était très beau avec une peinture aux murs qui date sûrement de la création de cet espace dans les années 30. La salle était presque vide, calme, et une musique instrumentale nous aidait à attendre le début de la projection. Peu de temps après, une trentaine de spectateurs rentra.
   Le choix du film a été dicté par la polémique qu’il a créée. Ce film a pour titre « zéro », second long métrage de Nour Eddine LAKHMARI. 
 
Rappelons que le 1er film de ce réalisateur, « Casa negra », a provoqué beaucoup de discussions, parfois très vives, au Maroc au point que certains ont appelé à le boycotter. D’autres disaient que c’était un chef d’œuvre. Rappelons aussi que Lakhmari est un réalisateur qui a étudié le cinéma en Norvège et réalisé quelques court-métrages qui ont reçu beaucoup de prix dans différents festivals.
 Zéro, le titre de ce film, est le nom du personnage principal. Zéro est un nombre qui n’égale rien et le personnage qui porte ce nom dans notre société est un être qui n’est pas utile et qui a échoué. Ce choix est intelligent car M.Zéro est un commissaire mis à la marge qui ne faisait que saisir des procès verbaux dans son petit bureau sombre au commissariat. Cet échec vient aussi du fait que sa vie est vide et difficile : pas d’amour, un père handicapé (très bien joué par le regretté Mohammed Majd) et un supérieur, son commissaire, qui l’humilie souvent.
           Le réalisateur du film avec F.Ford Coppola au festival international du film de Marrakech

 Ce film critique la réalité de la société marocaine et insiste sur deux aspects : la prostitution des mineures et la participation de certains agents de police à ce phénomène. Le film raconte l’histoire de ce jeune policier très dynamique qui, un jour, rejette son inutilité et décide de rechercher Nadia, une mineure qui avait disparu et qui venait de Khémisset. Le résultat de cette recherche sera positif mais aboutira malheureusement à des pertes humaines, à savoir Zéro, son commissaire et le propriétaire de l’hôtel « Les 4 saisons », hôtel de passes.
Ce film nous donne une image concrète du manque de conscience, d’honnêteté et d’esprit de responsabilité dans le travail de certains fonctionnaires, comme ce commissaire et sa façon très légère et inconsciente de traiter les dossiers qu’il prend en charge dans le cadre de son travail.
Le commissaire, mauvais exemple de fonctionnaires de la sûreté nationale, empêche la société de progresser et cause des drames qui n’auraient pas eu lieu s’il avait bien fait son travail.

Le réalisateur a choisi de jeunes acteurs confirmés qui ont bien joué à l’image de  Saïd BAY. Leur jeu a donné au film un rythme rapide et continu qui, du début jusqu'à la fin, n’a laissé aucune chance à l’ennui de toucher les spectateurs. Toutes les scènes se complètent même si elles traitent de sujets très différents. Ceci laisse le téléspectateur toujours en attente.  
On a préféré la dernière scène du film ‘’la fin’’ parce qu’elle montre un grand changement dans la personnalité du héros, changement vers le bien. Malheureusement, nous avons été déçus car il meurt à ce moment-là. Ce pessimisme du réalisateur nous a gênés comme il nous a plu. La scène est très forte et très touchante. On aurait beaucoup aimé voir Zéro vivre enfin heureux après ce combat courageusement mené.
Ce film contient deux morales : le devoir de bien traiter ses parents malgré leur handicap et leur pauvreté et, l’obligation de ne jamais désespérer. Un autre thème est très important dans ce long métrage : l’amour. En effet, c’est une rencontre amoureuse qui permet et pousse Zéro à changer et devenir positif. L’amour fait faire des miracles !
Ce film a reçu le premier prix au festival national du film à Tanger. Il a été fortement concurrencé par « les chevaux de Dieu » de Nabil AYOUCH. Apparemment, le jury a beaucoup hésité avant de les départager. Nous, comme ce jury, on préfère le film Zéro parce qu’il a traité d’un phénomène qui est très présent dans notre pays et parce qu’il a montré aux spectateurs une des réalités de la sûreté nationale au Maroc. Cependant, nous regrettons la langue crue et impolie des dialogues. Ce film est donc un film à voir et revoir, mais pas en famille.

                    Mohamed Lakhmassi, Nor Eddine Labchir




0 commentaires:

Enregistrer un commentaire