GRAINES D'ECRIVAINS V

 

  

ENTRE ELEVE ET ETUDIANTE

  

  Je viens d’un monde petit et limité où tout le monde me connaissait et maintenant je suis dans un monde où je suis complètement inconnue !

La fac est un monde très différent du lycée. Dés le premier contact, on se sent impuissant face à ses innombrables inconvénients. D’abord, le bus : il vient toujours en retard et déjà chargé d’un grand nombre d’étudiants. Des fois, il ne s’arrête même pas à la station prés de chez moi. Arrivée dans un état déplorable et souvent en retard à la fac, je rate le début du cours. Bien-sûr, je ne trouve pas de place où m’asseoir et je me vois obligée de rester debout au fond de l’amphi ! Je ne peux donc pas entendre et bien comprendre le cours. Conséquence inévitable : je dois retravailler individuellement la leçon et c’est l’habitude du confort et de la facilité des salles de classe… Pendant que moi je souffre pour suivre le cours au fond de l’amphi, là-bas, les fils de riches, eux, n’ont aucun problème. Ils s’amusent avec leurs voitures dehors et dans l’amphi, ils me dérangent avec leurs rires et leur bruit. Autre défaut de la fac, le « copinage » profs-étudiantes. Je vous assure que ça existe. C’est même très présent. Ces profs devraient avoir honte !

    Tout ça n’existait pas au lycée. J’en garde un souvenir très positif, mais, lui aussi avait ses défauts. D’abord,  parfois nous avions des profs catastrophiques qu’on ne pouvait supporter. Nous avions alors deux solutions pour les éviter. La première était de s’absenter et, dans ce cas, on avait de gros problèmes avec l’administration. La deuxième, c’était de rentrer et de faire beaucoup de bêtises pour se venger. Dans les deux cas, on le voit, c’est le pauvre élève qui perd car il rate le plus important : un bon cours. A la fac, c’est beaucoup mieux sur ce point ! On n’est pas obligé de supporter les mauvais profs. Personnellement, je choisis les meilleurs dans chaque matière et j’essaie d’assister à leurs cours. Autre avantage de la fac, je peux m’absenter sans être stressée à chercher une bonne excuse qu’acceptera le responsable des absences pour qu’il m’accorde le droit de rentrer en classe le lendemain. Et puis, à la fac, je ne me sens plus surveillée comme un petit bébé : j’assume enfin mes propres responsabilités ! Je suis la seule responsable de ce que je fais. Enfin, et c’est très important, à la fac, on s’ouvre sur d’autres cultures grâce aux étudiants sénégalais, maliens, tunisiens…

    Vous l’avez sans doute remarqué, j’hésite à choisir le meilleur d’entre ces deux mondes. Chacun des deux me plait et me déplait à la fois. Cependant, dans chacun des deux, le plus important ne change pas : en classe ou à l’amphi,  et quelles que soient les difficultés  rencontrées, il faut beaucoup travailler pour réussir !

   Bon courage donc à tous les élèves et tous les étudiants !

                          Ihsane Riyani