CÔTE MUSIQUE - MUSLIM

MUSLIM

« MOUTAMARID »

Muslim est né à Tanger le 10-12-1981. Il commença sa carrière de rap en 1995. Un an plus tard, il rencontra un groupe de nigériens qui évoluaient dans le même style de musique. Ils formèrent un groupe et chantèrent ensemble quelques années.
Après leur séparation, notre musicien rencontra L3arbé et Made... killah, des musiciens tangérois. Ils donnèrent naissance à un groupe qu'ils nommèrent <<Out Life >>  (en dehors de la vie). Leur union aboutit à la sortie d’un premier album. Mais malheureusement, ce groupe ne dura pas longtemps et tous ses membres se séparèrent. De nouveau, L3arbé et Muslim se réunirent et créèrent le groupe Zanka flow.

   Après quelques mois, la même histoire se répèta : ils se séparèrent, mais cette fois, Muslim décida de continuer sa carrière seul. « Moutamarid » est son premier album sous ce nom L’album moutamarid provoque la curiosité dés le départ grâce à sa pochette ! Il écrit son nom avec une belle calligraphie arabe et d’une couleur blanche. La symbolique de la paix est très forte par le choix de cette couleur qui contraste beaucoup avec la couleur rouge du titre et son sens : « rebelle ». Le choix de la photo, criminel habillé à l’américaine et recherché par la société et l’état et la symbolique des couleurs semblent dire « criminel malgré lui » ou « rebelle  pour le bien de la société ».

Sur le dos du CD, il y a une lettre dédiée au public, dans laquelle il remercie Dieu pour ce qu’il a, sa femme et sa famille pour leur aide et son ancien groupe.

J’ai écouté son album moutamarid. Tous les morceaux m’ont intéressé, mais, un, plus que les autres, m’a touché et je veux  partager mes impressions avec vous.

Cette chanson raconte une histoire triste, émouvante mais révoltante ! C’est l’histoire d’une  fille engrossée (tombée enceinte) par le fils de sa patronne. Elle abandonne le bébé dans la rue parce qu’elle n’a pas d’argent pour le nourrir et sa patronne n’a pas accepté leur  mariage et l’a jetée à la porte. Les gens riches  font des choses injustes grâce à leur argent. Le chanteur condamne, à travers cette chanson cette injustice qui rend les pauvres victimes silencieuses des très riches et des gens bien placés. Comme tout l’album, cette chanson est satirique.

De manière générale, cet album traite de sujets politiques et dénonce les injustices sociales que connait notre pays. Les avis sont partagés à propos de cet engagement de l’artiste : deux catégories d’opinion apparaissent. Certains, surtout les jeunes, trouvent  que Muslim  aborde les questions politiques pour résoudre les problèmes du pays et exprime ainsi son amour du pays. Son objectif est de rendre le Maroc meilleur. On le considère comme le porte-parole des jeunes. De plus, ils pensent que la sortie et la vente de ce CD au Maroc montre que notre pays garantit la liberté d’expression. Mais, une autre catégorie trouve que Muslim incite les jeunes  à la violence par la violence des paroles de ses chansons et le choix de leurs sujets.

Ils pensent aussi qu’il ne doit avoir aucune autorité sur les jeunes  et surtout qu’il ne doit pas être considéré comme un porte-parole des jeunes ! Mais, si on écoute bien les chansons de ce rappeur génial, on verra facilement que, dans chacune de ses chansons, il encourage les jeunes à être positifs. Son message est unique : faîtes tout pour rendre le Maroc meilleur !

 Cependant, j’ai une critique à faire. Muslim utilise souvent des mauvais mots (gros mots). Il se défend en disant qu’il utilise le même niveau de langue vulgaire que les jeunes dont il se sent le porte-parole. N’empêche, je l’avoue, ceci me gêne beaucoup.

En conclusion, je pense que ce CD est très riche en rythmes et très varié en thématiques abordées. Le chanteur chante très bien et n’ennuie pas. De plus, la pochette rend ce CD  comme un bijou qu’on est fier d’avoir. Je l’ai trouvé à Marjane au prix de … 15 dirhams ! Je suis très heureuse qu’il se soit bien vendu au Maroc et qu’il soit passé souvent dans les radios.  C’est un travail d’artiste complet. J’attends avec impatience d’écouter le prochain.

       

                                                                                Ihsane Ryani